février, 2023

Auteurs : Mêmes que dans la référence

Référence : Salbach NM, Barclay R, Webber SC, Jones CA, Mayo N, Lix LM, Ripat J, Grant T, van Ineveld C, Chilibeck PD. A theory-based, task-oriented, outdoor walking programme for older adults with difficulty walking outdoors: protocol for the Getting Older Adults Outdoors (GO-OUT) randomised controlled trial. BMJ Open 2019;9:e029393. Disponible au dx.doi.org/10.1136/bmjopen-2019-029393.

Message à retenir (1 à 3 points)

  • Un atelier éducatif de 1 journée suivi d’un programme de marche en plein air de 10 semaines (2 séances de 1 heure par semaine) dans un parc (GO-OUT) est supérieur au même atelier combiné à 10 rappels téléphoniques hebdomadaires (RH) pour améliorer la capacité de marche chez des aînés (65 ans et plus) qui marchent rarement à l’extérieur.
  • L’augmentation de la capacité de marche a été définie comme toute amélioration de l’équilibre, de la force des jambes, de la vitesse de marche, de l’endurance à la marche ou de la confiance à marcher.
  • Le programme GO-OUT n’était pas supérieur au programme de RH pour améliorer la marche en plein air, les comportements favorables à la santé ou le vieillissement en santé.

Contexte

  • Un tiers des aînés marchent à l’extérieur moins de 3 jours par semaine.
  • La pratique peu fréquente de la marche en plein air est un indicateur de fragilité, d’isolement social et de réduction de la qualité de vie liée à la santé, et peut augmenter le risque de déclin de la mobilité et des autosoins.
  • Des facteurs physiques (diminution de la condition physique, de l’équilibre et de la force des jambes), des facteurs psychologiques (peur de se déplacer à l’extérieur et baisse de la confiance en sa mobilité dans la communauté) et des obstacles environnementaux (manque de soutien social, horaire, coût, transport, distance de marche jusqu’à la destination, foules, trafic, surface du sol à l’extérieur et sécurité) limitent la marche en plein air chez les aînés.
  • Un atelier et un programme de marche en plein air dans un parc qui s’attaque aux obstacles à la marche en plein air (GO-OUT) ont été créés pour améliorer les capacités liées à sept dimensions de la mobilité dans la communauté puis testés dans une étude pilote.
  • L’objectif de l’étude actuelle était d’évaluer le programme GO-OUT par rapport à un atelier combiné à 10 rappels téléphoniques hebdomadaires (RH) dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé multisites.

Comment l’étude a été réalisée

  • Des aînés ayant des difficultés à marcher à l’extérieur et vivant dans quatre communautés urbaines canadiennes ont été répartis au hasard entre le groupe GO-OUT (n = 98) et le groupe RH (n = 92).
  • Avant la randomisation, tous les participants ont été invités à assister à un atelier éducatif interactif de 1 journée au cours duquel ils ont participé à huit stations d’activités conçues pour accroître les connaissances, la confiance et les compétences dans des domaines susceptibles de promouvoir un comportement de marche en plein air sécuritaire.
  • Voici les stations incluses dans l’atelier : Directives canadiennes en matière d’activité physique; établissement d’objectifs spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels (SMART); utilisation de podomètres; marche nordique; habitudes de marche, soins des pieds et chaussures; prévention des chutes; exercice sécuritaire, y compris comment surveiller l’intensité de l’exercice; et exercices d’équilibre et posture.
  • Chaque station était animée par un(e) professionnel(le) de la santé ou un(e) étudiant(e) d’un programme lié à la santé (p. ex., kinésiologie, physiothérapie) qui possédait de l’expérience de travail auprès des aînés.
  • Après l’atelier, les participants du groupe GO-OUT ont participé à un programme de marche dans un parc qui comprenait des séances de 1 heure, 2 fois par semaine pendant 10 semaines, avec un ratio de 1 superviseur pour 3 participants (maximum de 9 par groupe).
  • Chaque séance comprenait un échauffement de 10 minutes, de la marche sur une distance prédéterminée qui augmentait avec le temps (10 minutes), la pratique axée sur une tâche d’une compétence de marche en plein air pendant 20 minutes (p. ex., marcher sur des collines, porter une charge), de la marche sur la même distance prédéterminée (10 minutes) et une récupération de 10 minutes.
  • Nous avons utilisé l’accélérométrie pour mesurer les distances et les vitesses de marche atteintes lors de la première « marche sur distance » de 10 minutes au cours des semaines 3 et 9 du programme dans le parc chez les personnes ayant participé à ces deux séances.
  • Parmi les 98 participants randomisés dans le programme de marche dans le parc, 15 % ont participé à 0 séance pour diverses raisons, dont l’emploi du temps, le transport et la santé; 17 % ont participé à 1 à 8 séances; et 67 % ont participé à 9 à 20 séances.
  • Dans le programme RH (groupe témoin actif), les coordinateurs de site ont téléphoné aux participants chaque semaine pendant 10 semaines pour passer en revue de l’information préétablie rappelant aux participants l’information présentée lors de l’atelier.
  • Le principal critère d’évaluation était le changement, entre le début de l’étude et chaque point de suivi (3 et 5,5 mois), quant au nombre de minutes passées à marcher à l’extérieur, calculé à partir des données d’accélérométrie et de GPS.
  • Les critères d’évaluation secondaires comprenaient le changement, entre le début de l’étude et les points de suivi à 3 et 5,5 mois, quant à la capacité de marche, aux comportements favorables à la santé (activité physique d’intensité moyenne à élevée, mobilité dans l’espace de vie) et au vieillissement en santé (participation, bien-être émotionnel, santé générale).

Ce que les chercheurs ont découvert

  • Il n’y avait pas de différence significative quant au changement du temps passé à marcher à l’extérieur entre le début de l’étude et les points de suivi à 3 et 5,5 mois entre les groupes GO-OUT et RH (nombre médian de minutes (min) de marche à l’extérieur dans le groupe GO-OUT vs RH : 0 mois : 23 vs 24 min; 3 mois : 13 vs 26 min; 5,5 mois : 0 vs 0 min).
  • Au cours de la première marche de 10 minutes, la distance médiane parcourue est passée de 403 mètres à la semaine 3 à 478 mètres à la semaine 9, et la vitesse médiane de marche est passée de 0,65 mètre/seconde à la semaine 3 à 0,75 mètre/seconde à la semaine 9 du programme de marche dans le parc.
  • L’amélioration de la capacité de marche entre le début de l’étude et le point de suivi à 3 mois était significativement plus importante dans le groupe GO-OUT que dans le groupe RH, principalement en raison d’une amélioration de la confiance à marcher.
  • Toutes les autres comparaisons n’étaient pas statistiquement significatives.
  • Le niveau de fragilité, le sexe et le nombre de séances suivies ou de rappels reçus n’ont pas influencé l’effet des interventions sur le temps passé à marcher à l’extérieur.

Conclusion

  • Le programme de marche en plein air dans un parc n’était pas supérieur aux rappels téléphoniques hebdomadaires pour augmenter le temps passé à marcher à l’extérieur, les comportements favorables à la santé ou le vieillissement en santé chez les aînés éprouvant des difficultés à marcher à l’extérieur. Le programme dans le parc était toutefois supérieur aux rappels hebdomadaires pour améliorer la capacité de marche immédiatement après le programme.
  • La mise en œuvre du programme GO-OUT dans la communauté permettrait aux aînés qui ont des difficultés à marcher à l’extérieur de s’engager dans des tâches de marche de plus en plus difficiles qui pourraient renforcer leur confiance à marcher à l’extérieur.