Juin 2024

Référence : A. Marcotte-Chénard, R. Tremblay, L. Deslauriers, P. Geraldes, M. Gayda, D. Christou, W. Mampuya, J.P. Little et E. Riesco

Affiliations : Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Sherbrooke, Qc, Canada; Faculté des sciences de l’activité physique, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Qc, Canada. Centre de recherche du CHUS, CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Sherbrooke, Qc, Canada. Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Qc, Canada.

 

Messages à retenir
  • Une seule séance d’entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT) de faible volume (10 x 1 min) ou de volume élevé (4 x 4 min) peut réduire la glycémie à court terme chez les femmes âgées vivant avec le diabète de type 2.
  • Les personnes ayant une glycémie plus élevée au départ semblent obtenir une amélioration supplémentaire du contrôle et de la variabilité de la glycémie sur une période de 24 heures suivant l’HIIT.
Contexte
  • L’hyperglycémie et la variabilité glycémique (c.-à-d. la fluctuation du taux de glucose dans le sang) sont souvent observées chez les personnes vivant avec le diabète de type 2 et pourraient être améliorées grâce à l’exercice physique.
  • Les plus récentes lignes directrices de Diabète Canada suggèrent que l’HIIT pourrait être une solution de rechange à l’exercice traditionnel d’intensité modérée.
  • L’un des programmes d’HIIT les plus utilisés dans la littérature et la pratique clinique est le protocole norvégien, qui comprend 4 séries d’intervalles de 4 minutes à 90 % de la fréquence cardiaque maximale (FCmax). Un autre protocole comporte pour sa part 10 séries de 1 minute à 90 % de la FCmax.
  • Cependant, aucune étude n’a encore examiné les effets de ces protocoles sur le contrôle et la variabilité de la glycémie, en particulier chez les femmes âgées atteintes de diabète de type 2.
Comment l’étude a été réalisée
  • Au total, 14 femmes âgées vivant avec le diabète de type 2 (non traitées à l’insuline) ont suivi un programme comportant trois conditions différentes en portant un moniteur de glycémie en continu (MGC).
  • La capacité cardiorespiratoire (VO2 pic) a été mesurée au départ, puis de 4 à 5 visites de familiarisation ont eu lieu afin de déterminer la pente et la vitesse nécessaires pour arriver à 90 % FCmax pour chaque participante.
  • Au cours de journées distinctes espacées d’au moins 72 heures, les participantes se sont soumises à une condition assise (témoin), à un HIIT à faible volume (10 × 1 minute à 90 % FCmax) et à un HIIT à volume élevé (4 × 4 minutes à 90 % FCmax).
  • Le contrôle et la variabilité de la glycémie ont été évalués 24 heures après chaque condition, conformément à la plus récente déclaration de consensus internationale sur l’utilisation des MGC dans les essais cliniques.
Ce que les chercheurs ont découvert
  • L’HIIT à faible volume (-2,1 ± 1,1 mmol/L) et l’HIIT à volume élevé (-2,1 ± 1,3 mmol/L) ont tous deux réduit la glycémie à court terme (environ 60 minutes) comparativement à la condition témoin (-0,7 ± 0,8 mmol/L), et il n’y avait pas de différence entre les conditions d’exercice.
  • Toutefois, cet effet de diminution de la glycémie ne persistait pas pendant les 24 heures suivant l’exercice, car ni la glycémie moyenne ni la variabilité de la glycémie n’ont montré de différences significatives entre les conditions.
  • Les personnes dont le contrôle de la glycémie n’était pas optimal (qui avaient une glycémie plus élevée pendant la condition témoin) avaient une glycémie moyenne sur 24 heures (7,4 [7,14–8,92] vs 8,4 [7,5–9,9] mmol/L), une variabilité de la glycémie et un pic de la glycémie plus faibles après un HIIT à faible volume, comparativement à la condition témoin. De plus, l’HIIT à volume élevé réduisait le temps passé en hyperglycémie modérée comparativement à la condition témoin.
Conclusion

Une seule séance d’HIIT à faible volume ou à volume élevé peut réduire la glycémie à court terme. Cependant, l’efficacité de l’HIIT à améliorer les variables glycémiques issues du MGC sur 24 heures semble dépendre du contrôle de la glycémie au départ. Plus précisément, les personnes dont la glycémie est plus élevée semblent connaître une plus grande amélioration du contrôle de la glycémie après l’exercice.