Octobre 2025
Auteures : Chris Margaret Edwards, Ph. D., CSCS, PEC-SCPE, NASM-CES1,2 et Kristi Adamo, Ph. D.2
Affiliation :
1 École de réadaptation, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke; Centre de recherche, Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), Sherbrooke, Qc, Canada2 École des sciences de l’activité physique, Faculté des sciences de la santé, Université d’Ottawa, Ont., K1N 6N5, Canada
Une densité osseuse, une force relative du haut du corps, une flexibilité et une durée au test de la chaise contre un mur plus faibles, ainsi qu’une distance de saut en longueur plus élevée sont liées à de futures blessures, à des règles irrégulières, à la dépression et à l’épuisement professionnel.
Référence : Edwards CM, Puranda JL, Miller É, MacDonald ML, Aboudlal M, Adamo KB. Low physical fitness indicates future injury, mental health, menstrual cycle disruptions, and burnout in female emergency service personnel and healthcare providers. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism. 2024;50:1-7.
Messages à retenir
- Parmi le personnel de la sécurité publique, la probabilité de subir une blessure musculosquelettique était plus élevée chez les personnes ayant une densité minérale osseuse et une force relative du haut du corps plus faibles, et une puissance du bas du corps plus élevée, tandis qu’une endurance du bas du corps et une flexibilité plus faibles étaient liées à de futures perturbations du cycle menstruel.
- Une densité minérale osseuse plus faible était également liée à de futurs épisodes autodéclarés d’épuisement professionnel et de dépression.
- Pour prédire les effets néfastes sur la santé du personnel féminin de la sécurité publique, tels que les blessures musculosquelettiques, les perturbations du cycle menstruel, la dépression et l’épuisement professionnel, des évaluations exhaustives devraient inclure divers aspects de la condition physique, de la densité minérale osseuse, de la santé mentale et de la santé reproductive.
Contexte
- Les blessures aux muscles, aux tendons, aux ligaments ou aux os, la dépression et l’épuisement professionnel représentent un fardeau considérable pour les policiers, les ambulanciers, les pompiers et les prestataires de soins de santé (personnel de sécurité publique).
- La condition physique est liée à la fois à la santé mentale et à la santé physique dans ces populations, mais les femmes sont nettement sous-représentées dans la littérature.
- De plus, on sait peu de choses sur la relation entre la condition physique et la santé reproductive des femmes pratiquant ces métiers.
- Avec l’augmentation de la représentation des femmes dans le personnel de sécurité publique, de la recherche sur la santé et les performances des femmes est nécessaire.
Comment l’étude a été réalisée
- Trente-cinq femmes préménopausées (51 % ayant déjà accouché) employées comme policières, ambulancières, pompières ou prestataires de soins de santé, et ayant en moyenne un âge de 35 ans, un poids de 67 kg et une taille de 1,67 m, ont répondu à un questionnaire sur leur état de santé et passé un test complet de condition physique incluant la densité minérale osseuse, la force musculaire, l’endurance musculaire, la puissance musculaire, la flexibilité et la capacité aérobie.
- Six à sept mois après le test physique, elles ont répondu à une enquête de suivi portant sur les blessures musculosquelettiques, la santé mentale et la santé reproductive.
- Les résultats du questionnaire sur la santé et des tests physiques initiaux ont été comparés aux résultats de l’enquête de suivi. Plus précisément, les femmes qui ont subi des blessures musculosquelettiques, ont signalé des cycles menstruels irréguliers, ont été dépistées positives pour la dépression ou se sont déclarées en épuisement professionnel ont été comparées à celles qui n’ont pas fait état de ces problèmes de santé.
Ce que les chercheurs ont découvert
- Un poids au développé couché à quatre répétitions maximum par rapport au poids corporel plus faible, une distance de saut plus longue et une densité minérale osseuse inférieure (totale, poignet et fémur proximal) étaient liés à la survenue de nouveaux microtraumatismes aigus et répétés dans les 7 mois suivant le test de condition physique.
- Une densité minérale osseuse plus faible au poignet était prédictive de l’épuisement professionnel, tandis qu’une densité minérale osseuse faible à la colonne lombaire, au fémur proximal et dans l’ensemble du corps était associée à la dépression 7 mois après le test.
- Celles ayant une flexion du tronc ou une durée au test de la chaise contre un mur sur une seule jambe plus faibles étaient plus susceptibles de sauter au moins une menstruation au cours des 7 mois suivants ou d’utiliser une méthode de contraception hormonale.
- Si 77,1 % des femmes interrogées ont déclaré que leur santé mentale était « bonne » ou « très bonne », 46,8 % répondaient aux critères diagnostiques de la dépression et 78,6 % étaient « actuellement en burn-out ».
- Toutes les participantes ont déclaré que le test de condition physique les avait renseignées sur leur santé physique. Presque toutes (97 %) croyaient que réaliser ce type d’évaluation chaque année serait bénéfique pour leur santé physique, et plus de la moitié (62 %), pour leur santé mentale.
Conclusion
- Les caractéristiques de la condition physique semblent être des indicateurs utiles du risque futur de blessures musculosquelettiques, de perturbations du cycle menstruel et de l’état de santé mentale chez les femmes policières, ambulancières, pompières et prestataires de soins de santé.
- La réalisation d’évaluations annuelles de la condition physique, de la densité minérale osseuse, de la santé mentale et de la santé reproductive pourrait fournir des données précieuses sur le bien-être du personnel de sécurité publique et permettre des interventions ciblées en matière de santé.

