Juin 26, 2023

Il se passe des choses intéressantes dans le monde des professionnels de l’exercice qualifiés, tels que les entraîneurs personnels certifiés (EPC-SCPE) et les physiologistes de l’exercice clinique (PEC-SCPE). En effet, la Société canadienne des physiologistes de l’exercice (la « Société ») poursuit son engagement et sa collaboration auprès de ses partenaires internationaux dans le dessein de mieux préparer les plans d’action à venir pour le Canada.

Récemment, Kirstin Lane, docteure (vice-présidente, Normes professionnelles) et Zach Weston (PDG de la Société) ont été invités à participer à une série de réunions à l’occasion de la tenue à Denver de la conférence mondiale de l’American College of Sports Medicine (ACSM). Ils ont pris part aux discussions avec l’International Confederation of Sport and Exercise Science Practice (ICSESP), la Clinical Exercise Physiology Association (CEPA) et l’United States Registry of Exercise Professionals (USREPS).

L’algorithme de l’intervention de l’exercice : un modèle nouveau

Les discussions avec les membres de l’USREPS et de la Coalition for the Registration of Exercise Professionals (CREP) au sujet du modèle qu’ils prônent pour les professionnels de l’exercice qualifiés ont suscité un grand intérêt. Contrairement au modèle de réglementation des soins de santé au Canada, le modèle de l’USREPS est basé sur une méthode hiérarchisée de définition et de reconnaissance des différents niveaux d’expertise dans l’industrie. Ce modèle permet de voir clairement quels sont les professionnels de l’exercice les mieux placés pour travailler avec des clients/patients dans des scénarios différents ou vivant avec des problèmes de santé, des conditions médicales ou des maladies de plus en plus complexes.

Les titres et les certificats reconnus dans ce modèle ne viennent pas exclusivement de l’ACSM. Ils comprennent également ceux de l’American Council on Exercise, du Collegiate Strength and Conditioning Coaches Association, du National Council for Certified Personal Trainers et de la National Strength and Conditioning Association.

L’algorithme d’intervention de l’exercice (figure 1) intègre le niveau de supervision requis (élevé, moyen, faible), le milieu d’entraînement, le rôle des soins de santé et suggère les types de titres ou de certificats en fonction de l’un ou l’autre des trois niveaux de supervision. Ce modèle met en lumière la manière dont s’articulent l’accréditation professionnelle, l’aiguillage et la détermination de la couverture.

Image 1 (en anglais seulement)

Plus encore, le modèle de l’USREPS s’appuie sur quatre aspects fondamentaux pour établir cette structure et promouvoir les professionnels de l’exercice qualifiés auprès de la population en général et de ceux et de celles qui demandent des consultations pour des clients/patients :

  1. L’accréditation programmatique. D’ici 2027, les personnes qui désirent être titrées et certifiées auprès d’une instance américaine devront suivre une formation d’un programme universitaire accrédité. La Commission on Accreditation of Allied Health Education Programs et le Committee on Accreditation for the Exercise Sciences examinent l’uniformité du contenu et de la qualité. L’accréditation est un processus par lequel les institutions et les programmes se prêtent volontairement une évaluation exhaustive par leurs pairs de leur conformité aux normes de qualité éducationnelles reconnues. Au Canada, les écoles de médecine, les écoles de sciences infirmières, les programmes de physiothérapie et les programmes d’ingénierie suivent tous un modèle d’accréditation programmatique. Le Conseil canadien des administrateurs universitaires en éducation physique et kinésiologie (CCAUEPK) offre l’accréditation des programmes de kinésiologie au Canada. L’utilité première de l’accréditation est d’évaluer si les programmes passés en revue répondent aux normes minimales d’éducation et de formation des diplômés et de donner aux employeurs l’assurance que ces derniers ont fait des études leur permettant de bien s’acquitter de leurs tâches.
  1. L’agrément national. Le modèle de l’USREP a permis de passer en revue et de recommander les titres et les certificats en exercice de qualité qui ont été développés et d’adopter des normes de pratique qui s’appuient sur des éléments probants. À l’instar du Professional Standards Program® (ou le programme des normes professionnelles) de la SCPE, les titres et certificats intégrant des normes élevées soutenues et enrichies par des éléments de preuve scientifique sont inclus.
  1. La formation permanente. De nouvelles données probantes sont continuellement publiées et intégrées dans de nouvelles normes de soins. Le programme exige l’inclusion obligatoire des principes de l’apprentissage continu alignés sur le modèle de perfectionnement professionnel de la SCPE. Tous les titres et certificats de qualité exigent une forme quelconque de formation permanente comme la plupart des professions telles que l’enseignement, la médecine, les soins infirmiers et la comptabilité.
  1. L’inscription. L’USREPS a conçu un solide registre réunissant tous les professionnels de l’exercice qualifiés qui satisfont aux critères ci-dessus et détiennent un titre d’un organisme d’agrément reconnu. De cette manière, une personne détenant un certificat de physiologiste de l’exercice clinique de l’ACSM (après avoir obtenu un diplôme décerné au terme d’un programme accrédité) qui est membre en règle peut demander le titre de physiologiste de l’exercice clinique autorisé et être inscrite dans le cadre national de demandes de consultations en exercice.

Bien que ce modèle d’inscription diffère de la réglementation, il est aussi conçu pour protéger le public et est censé établir un modèle de demande de consultation facile à utiliser pour les médecins qui cherchent les bons professionnels de l’exercice qualifiés pour leurs patients. Les résultats d’une enquête de l’ACSM ont révélé que les médecins dirigeaient leurs patients vers un professionnel de l’exercice qualifié dans une proportion de 50 %; cependant, s’ils avaient la possibilité de s’adresser à un professionnel de l’exercice qualifié et à un programme démontrant des indicateurs de rendement positifs, et la capacité d’élaborer des codes de facturation appropriés, ce pourcentage atteignait près de 100 %.

Les dernières étapes consistent à tirer parti de ce modèle pour clarifier les rôles et les responsabilités des emplois au sein de l’industrie et à identifier les personnes qui ont reçu une formation universitaire et professionnelle appropriée pour effectuer un travail spécifique. Exemples : tests d’exercice de réadaptation cardiaque, supervision, prescription, progression et stratification du risque. Bien que beaucoup d’infirmières occupent des postes de réadaptation cardiaque au Canada et aux États-Unis et qu’elles soient chargées d’effectuer des tâches telles que la prescription d’exercices, la supervision et la progression, on peut soutenir que ce contenu n’est pas adéquatement couvert dans les programmes de formation en sciences infirmières. Ce modèle suggère que seules les personnes qui sont des professionnels de l’exercice qualifiés autorisés et qui ont des titres de compétences de niveau élevé de supervision devraient occuper ces postes.

Reconnaître les compétences des physiologistes de l’exercice clinique

Reconnaître les études, la formation et les compétences des physiologistes de l’exercice clinique est une partie intégrante des équipes de soins de santé multidisciplinaires. Un article publié récemment met en lumière l’importance d’accorder aux PEC des privilèges pour qu’ils travaillent à la hauteur de leur savoir et de leurs compétences, libérant ainsi les autres professionnels de la santé tels que les infirmières, qui pourront ainsi mieux utiliser leurs compétences dans d’autres domaines. Accorder une reconnaissance accrue aux compétences et tâches courantes des PEC où ils maîtrisent le domaine peut améliorer la reconnaissance par les autres professionnels de la santé et améliorer l’équité salariale.

Les nouvelles du Canada à l’étranger

Les échanges avec la CEPA ont fait ressortir un grand intérêt à l’égard de l’actualité canadienne alors que le ministère de la Santé de la Colombie‑Britannique a recommandé que des PEC soient engagés pour s’attaquer aux enjeux en matière de ressources humaines dans le système de santé et donner suite à l’exigence des instituts de sport canadiens de faire appel à un PEC-SCPE et d’exiger un niveau élevé de spécialisation chez les personnes prodiguant des services de physiologie aux athlètes olympiques et paralympiques du Canada.

Les nouvelles de l’étranger au Canada

Les membres de l’ESSA ont fait le point sur ses avancées en matière de services de physiologie de l’exercice intégrés dans le système de santé de l’Australie et sur les enjeux relatifs à l’amélioration du financement équitable des cliniciens et cliniciennes dans cet espace. La difficulté vient du modèle de remboursement qui est basé sur l’intervention sans égard au temps consacré à la thérapie par l’exercice comparé à d’autres modalités dans le domaine des traitements physiques (modalité).

Enfin, des discussions avec l’ICSESP ont porté sur le développement de normes de pratiques internationales dans un souci d’uniformité au sein de la profession d’un pays à l’autre afin de s’aligner sur les ententes visant à reconnaître les titres et certificats entre les pays. Ont participé à ces discussions des représentants et représentantes de l’ACSM, la BASES (The British Association of Sport and Exercise Sciences) et l’ESSA (à noter que Sport and Exercise Science News Zealand n’était pas présente). Ils ont aussi examiné les récents travaux sur l’établissement d’un code de déontologie. L’ICSESP a pour objectif d’apporter son soutien pour influencer les politiques internationales liées à la santé et à la forme physique, augmenter l’adhésion de membres pour chaque organisation et le nombre de pays représentés en renforçant la reconnaissance et la crédibilité.

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